La fête de Soukkoth ou des Tentes se caractérise par la construction de tentes fragiles rappelant la tribulation des fils d’Israël dans le désert.
La tente de Soukkoth symbolise la Providence divine, la grâce reposant sur les fils d’Israël. Dans la littérature kabbalistique, cette tente est dénommée « lumière environnante », Or Makkif (אוֺר מַקִּיף).
Cette notion de « lumière environnante » protectrice apparaît dans la Bible:
« וְהַבּוֹטֵחַ בַּיהוָה חֶסֶד יְסוֹבְבֶנּוּ » (תהלים לג:י)
« Celui qui se confie en l’Éternel, la bonté l’environnera » (Psaume 32:10)
Ce sens de la confiance en l’Ein Soph אֵין סוֺף est perçu comme un état de conscience élevé, où l’individu s’abandonne complètement à la providence divine, à une Energie ou Conscience supérieure. Ce sens de la confiance exprime un niveau spirituel vers lequel on s’élève au-dessus des préoccupations de ce monde pour se connecter à la Source divine et s’en remettre totalement à cette Conscience, comme le firent les Hébreux lors de la Sortie d’Egypte :
« וַה’ הֹלֵךְ לִפְנֵיהֶם יוֹמָם בְּעַמּוּד עָנָן לַנְחֹתָם הַדֶּרֶךְ וְלַיְלָה בְּעַמּוּד אֵשׁ לְהָאִיר לָהֶם, לָלֶכֶת יוֹמָם וָלָיְלָה » (שמות יג: כא).
« L’Éternel allait devant eux, le jour, avec une colonne de nuée qui leur indiquait le chemin et la nuit, par une colonne de feu destinée à les éclairer, afin qu’ils pussent marcher jour et nuit. » (Exode 13: 21).
« וַיְכַס הֶעָנָן אֶת-אֹהֶל מוֹעֵד וּכְבוֹד ה’ מָלֵא אֶת-הַמִּשְׁכָּן » (שמות מ: לד).
« Alors la nuée enveloppa la Tente d’assignation et la majesté du Seigneur remplit le Tabernacle. » (Exode 40: 34)
La bonté environnante
La personne méditant sur cette lumière supérieure doit se voir en imagination enveloppée de tous côtés par celle-ci. La confiance en l’aide constante de l’Ein Soph אֵין סוֺף permet de se connecter à l’abondance cosmique. Selon les maîtres de la Kabbale, même une personne qui ne serait pas méritante par ses actes, si elle fait vraiment confiance à l’Ein Soph אֵין סוֺף, peut recevoir l’illumination de la bonté divine.
Réparation spirituelle
Cette confiance attire la lumière divine supérieure dans le monde inférieur pour le bien-être de tous les êtres quelle que puisse être leur origine. Cette lumière bienveillante est universelle.
Cette lumière environnante vise à protéger une autre lumière dénommée « lumière intérieure ». (Nous reviendrons ultérieurement sur cette lumière intérieure).
Exercices pratiques
Comment faire croître cette lumière environnante englobante de grâce et d’amour ?
« יְהִי-חַסְדְּךָ יְהוָה עָלֵינוּ כַּאֲשֶׁר יִחַלְנוּ לָךְ » (תהלים לג: כב)
« Que ta bonté, Eternel, s’étende sur nous, comme nous l’espérons de ta part! » (Psaume 33 : 22).
Ce verset exprime le fait que plus la confiance va croissant et plus l’intensité de lumière émanent du Ein Soph אֵין סוֺף va croissant. La lumière environnante est proportionnelle au degré de notre confiance en l’Ein Soph אֵין סוֺף, la Source du Bien et de toute abondance aussi bien spirituelle que matérielle.
La soukka, la tente avec son toit et ses parois symbolise en quelque sorte la matrice lumineuse de la mère protégeant son fœtus. Le terme « matrice » en hébreu se dénomme רֶחֶם Re’HeM (Racine hébraïque ר.ח.מ. / R. H. M. : « aimer ») à l’origine du substantif רַחֲמִים Ra’HaMiM signifiant « Miséricorde ». En somme, aimer autrui c’est l’environner de notre lumière, de notre aura en partageant.
Quatre exercices de méditation contribuent à faire croître significativement cette lumière environnante:
Le premier exercice d’ordre général et universel consiste à fermer les yeux en se représentant la fine couche bleue de l’atmosphère qui, environnant la merveilleuse Planète Terre, la protège. Il faut s’imaginer faire partie de ce Tout.
Le second exercice consiste à s’imaginer être englobé dans une bulle de lumière blanche protectrice. Tous les êtres sont entourés par cette couche lumineuse mais n’en ont pas nécessairement conscience. Cette bulle matricielle lumineuse va croissant dès lors que nos pensées, nos paroles et nos actions sont purifiées et dépouillées de tout ego, de tout orgueil et ne visent qu’au bien d’autrui. La soukka se caractérise par l’hospitalité, autrement dit par la place donnée à l’Autre quel qu’il soit et d’où qu’il vienne, sur le modèle du Patriarche Avraham (Genèse 18: 2-8). A ce propos, la racine א.ה.ל./ A.H.L composant le mot « tente »/Ohel- אוֹהַל signifie « illuminer ». L’hospitalité est lumière!
La troisième méditation se fonde sur le verset suivant:
« הַשְׁלֵךְ עַל-יְהוָה יְהָבְךָ וְהוּא יְכַלְכְּלֶךָ לֹא-יִתֵּן לְעוֹלָם מוֹט לַצַּדִּיק. »
« Décharge-toi sur l’Eternel de ton fardeau, il prendra soin de toi: jamais il ne laisse vaciller le juste. (Psaume 55: 23).
La quatrième méditation consiste à étudier sérieusement et en profondeur les textes fondamentaux de la Tradition hébraïque (Bible, Talmud et Kabbale) avec l’aide d’un enseignant formé à ces mêmes sources. A ce propos, je vous invite à vous reporter à mon site « Hébreu biblique » et aux études bibliques qui s’y trouvent. Cette lumière de la Tora apparaît chez le plus grand des prophètes, le Prophète Moïse qui, après avoir amené la Tora aux fils d’Israël, se voit entouré d’une auréole de lumière (Exode 34: 29).
חַג סֻכּוֹת שָׂמֵחַ!
Hag Soukkot Sameah!
Haim Ouizemann
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